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Pollution sonore : définition, effets et solutions pour les municipalités

05 mai 2025

5 minutes de lecture

Cet article a été rédigé par

  • Équipe AGORA

Voici des pistes d'aménagement et de planification du territoire pour créer des milieux sonores sains. 

Qu’est-ce que la pollution sonore? 

Le bruit est un son indésirable qui a des effets désagréables et une gêne pour les oreilles. Par exemple, les bruits générés par les avions, les trains, les autobus, les automobiles, les motos, les navires, les camions, les équipements de construction, la musique forte, les foules et plusieurs autres sources similaires sont des causes de pollution sonore. 

Elle se mesure en décibel (dB). Normalement, un bruit inférieur à 100 dB est tolérable (pour une courte période). 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de l’une des menaces environnementales les plus dangereuses pour la santé des humains, mais également de la faune. En effet, la pollution sonore est considérée comme une pollution environnementale, bien qu’elle ne soit pas aussi nocive que la pollution de l’air, de l’eau ou du sol pour la planète. 

5 effets de la pollution sonore 
1 - Des problèmes sur la santé physique 

Qu’il provienne de la circulation routière (la principale source pour les transports), ferroviaire ou aérienne, de chantiers de construction, du voisinage ou d’activités de loisirs, un excès de bruit peut entraîner de nombreux problèmes physiques, comme des pertes auditives, des acouphènes, des perturbations du sommeil et des maladies cardiovasculaires. 

 

2 - Des problèmes sur la santé psychosociale et les capacités cognitives 

Un trop haut niveau de décibels peut aussi avoir une incidence sur la santé psychosociale des citoyens. En milieu scolaire, des effets défavorables sur les capacités cognitives des élèves ont par exemple été prouvés. En compromettant la capacité à se concentrer, à mémoriser de l’information et à bien comprendre les paroles, le bruit peut, notamment chez les plus jeunes élèves, représenter un frein à la performance académique. 

 

3 - Des plaintes et des recours légaux 

Aux prises avec des problèmes de bruit qui briment leur quiétude, des individus ou des regroupements peuvent formuler des plaintes ou initier des recours légaux (poursuites) témoignant de divergences au sein de la société. 

 

4 - Des impacts négatifs sur l’économie 

Le bruit s’immisce aussi dans la sphère économique. À titre d’exemple, en 2013, les coûts liés au bruit environnemental au Québec ont été évalués à au moins 679 millions de dollars. Dans les zones particulièrement affectées, les valeurs foncières chutent, ce qui a des répercussions sur les revenus fonciers, plus faibles, pour les municipalités, ou lors de la revente pour les propriétaires. 

 

5 - Des citoyens mécontents du bruit 

Une large part de la population est concernée par les problématiques liées à des bruits environnementaux nuisibles susceptibles de se traduire par des dérangements. Selon des données estimées en 2014, c’est au moins 640 000 personnes de 15 ans et plus qui y seraient exposées. 

 

Des solutions à la pollution sonore 

Les MRC et municipalités ont maintenant accès à un guide qui documente la réduction du bruit, publié par l’Institut national de santé publique du Québec. Diverses mesures qui peuvent s’appliquer dans l’aménagement et la gestion du territoire y sont détaillées. De plus, le guide est complété par une liste d’outils essentiels.  

 

Fait intéressant, bon nombre des mesures présentées atténuent non seulement le bruit, mais peuvent aussi limiter les effets de la pollution de l’air, de la chaleur et améliorer la sécurité routière. Au-delà de la prévention de la pollution sonore en s’attaquant directement aux sources d’émission, l’aménagement du territoire se révèle un moyen efficace et primordial pour atténuer ce problème. Voici quelques-unes des manières. 

 

1 - Mieux concevoir et localiser les bâtiments à fonction résidentielle 

Résidences, logements collectifs, mais aussi établissements recevant des personnes vulnérables (écoles, garderies, hôpitaux et résidences pour personnes âgées) doivent bénéficier d’une conception intérieure optimale (ex. ne pas disposer les pièces critiques comme chambre à coucher ou salon face aux sources de bruit, particulièrement celui des routes). L’emplacement des établissements qui hébergent des personnes vulnérables se doivent d’être identifiés de façon stratégique.  Les emplacements privilégiés peuvent être à proximité de parcs par exemple ce qui permet de créer des zones calmes et séparatrices de sources de bruit. 

 

2 - Mieux partager les routes pour réduire la pollution sonore 

Parce que moins de véhicules sur les routes signifie une réduction du bruit, les modes de transport actifs et collectifs devraient être encouragés. La rue dite « complète » se révèle en ce sens un bon moyen pour favoriser l’un et l’autre. Ce concept peut regrouper des bandes ou des pistes cyclables, des trottoirs et des rampes pour accéder à ceux-ci, des passages pour piétons et des voies prioritaires pour le transport collectif. Cette formule rend par ailleurs les déplacements plus sécuritaires et plus efficaces pour différents types d’usagers. 

 

3 - Des obstacles à la vitesse 

Pour freiner la vitesse des véhicules, et ainsi diminuer le bruit émis par ceux-ci, divers obstacles rappellent le bon comportement de conduite à adopter dans certains secteurs. Le rétrécissement de voies de circulation par des avancées de trottoir ou l’installation de dos d’âne allongés forcent par ailleurs les conducteurs à mettre la pédale douce. L’utilisation de radar pédagogique (affichage de la vitesse) est une autre mesure qui contribue à diminuer le bruit. 

 

4 - Faire écran au bruit 

Les barrières physiques entre les sources de bruit et les milieux à protéger ont également fait leurs preuves, et leur efficacité varie en fonction de leurs matériaux et de leur configuration. Dans la planification et l’aménagement de l’espace, il est plus judicieux de mettre des édifices à vocations commerciales en bordure de boulevards et d’autoroute pour bloquer le bruit. Cela évite d’avoir recours à des murs antibruit ou des buttes de terre. Cependant, la combinaison de plus d’une de ces mesures augmente l’efficacité. L’utilisation de végétaux doit être planifiée de manière optimisée pour qu’ils bloquent ou ralentissent la propagation du bruit. Il est ainsi préférable de prévoir plus qu’une rangée d’arbres! 

 

5 - L’entretien du réseau routier 

La réparation des fissures et autres altérations de la chaussée permet d’atténuer les sons émis par le passage répété des pneus. Entretenir et réparer les revêtements endommagés diminueront par ailleurs les bruits, parfois assourdissants, liés aux déplacements des véhicules. 

 

6 - Bruit routier et plusieurs autres sources de bruit 

En plus du bruit routier, des mesures pour atténuer le bruit de la circulation aérienne, le bruit ferroviaire, d’installations portuaires et de chantiers de construction font partie des pistes de solutions documentées.