Étude de cas

Comment une petite municipalité se mobilise pour développer son autonomie alimentaire

17 octobre 2025

2 minutes de lecture

Moffet

Abitibi-Témiscamingue

206 habitants

En bref

Il y a une dizaine d'années, la fermeture du seul dépanneur de Moffet transforme ce village d'Abitibi-Témiscamingue en un véritable désert alimentaire. À partir de ce moment, les villageois·es doivent parcourir une soixantaine de kilomètres pour rallier l'épicerie la plus proche. Puis, même chose pour en revenir…

Projet réalisé par
  • La municipalité
Type de financement

Municipal

En collaboration avec
  • Comité intersectoriel en saines habitudes de vie
  • Direction de santé publique
  • Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation
  • Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue
  • Centre frère-Moffet

Conception

Pour faire face à cette situation, le maire de l’époque, Alexandre Binette, d’ailleurs toujours en poste, décide de prendre les choses en main, en plus de mettre à contribution sa population. L’objectif est de regagner une certaine autonomie alimentaire en se dotant des infrastructures nécessaires pour produire collectivement des aliments, les transformer et les distribuer.

Réalisation

Retombées positives
  • La municipalité fait l’acquisition de l’ancien magasin général. Le bâtiment est cédé par la mairie contre un loyer symbolique (1 $ par mois), en plus d’être chauffé et éclairé, à une gérante qui le tient ouvert 7 jours semaine jusqu’à 21 h.

  • Une cuisine communautaire de transformation flambant neuve, équipée de comptoirs en acier inoxydable, d’un four à 10 plateaux, d’une machine à saucisses et encore un lyophilisateur a été aménagée dans un vieux garage attenant au magasin général. Cette cuisine est mise à la disposition des producteurs, des traiteurs, mais aussi des familles qui souhaitent préparer les lunchs de la semaine. Elle sert aussi à dispenser des cours de cuisine aux membres de la communauté. À terme, on souhaite que les produits préparés dans la cuisine communautaire puissent se retrouver sur les étals du magasin général.

  • Un ancien garage en bois sert, une fois par mois, de marché public intérieur dans lequel les agriculteurs locaux peuvent louer des espaces.

  • On a aménagé une serre communautaire. Et puisque les jardiniers volontaires se multiplient, le maire songe à en ériger une seconde.

  •  Pour augmenter la production d’aliments frais, on a aussi aménagé un jardin intergénérationnel.

  • Puis, on a construit un caveau communautaire pour laver, peser, emballer et conserver les légumes, puisqu’il fait aussi office de chambre froide.

  • Pour coordonner l'ensemble des initiatives, on a embauché une chargée de projets en sécurité alimentaire, à temps partiel.

  • Et pour boucler la boucle, un jeune entrepreneur, formé à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec (ITHQ) est revenu dans son village natal pour racheter, grâce au soutien de la municipalité, le restaurant à l’abandon et repartir le sien sous le nom de La hutte.

  • Notons pour terminer que le Plan d’action en autonomie alimentaire 2023-2028 prévoit des mécanismes de suivi pour d’abord établir les priorités et besoins de la population et ensuite évaluer les impacts des mesures mises en place (rapports, indicateurs, revue des progrès).

Résultats